Ce livre, né d’observations réelles, raconte comment un petit escroc se trouve propulsé dans le monde opaque de l’art grâce à une rencontre amoureuse. L’intrigue s’appuie sur des personnages que l’auteur a rencontrés ou imaginés en fréquentant les marchands et les salles de ventes. Si une enquête qui a eu lieu après la publication de ce livre a déclenché de nombreux procès, le roman, lui, permet de laisser filtrer des informations peu connues du grand public.
Il est fait mention, dans ce livre, de plusieurs tableaux très importants : un Cranach, un Gentileschi, un F. Hals, un Parmesan, un Bruegel, d’autres… Suggérant qu’il s’agit sans doute de faux, l’auteur explique, à mots couverts, comment ils ont été fabriqués et quelles sont les techniques utilisées par un faussaire de génie qui a longtemps sévit en Italie.
Interviewé à la télévision, l’auteur déclara qu’en dépit des apparences, de nombreux tableaux anciens étaient faux, mais qu’il fallait alimenter le marché en raison de la rareté des produits et du pouvoir d’achat énorme des investisseurs. Il parla, à cette occasion, d’un faux Frans Hals donné pour authentique par tous les laboratoires scientifiques, y compris celui du Louvre, et par la plupart des experts. On ne prit pas la chose au sérieux et l’on considéra qu’il s’agissait là d’une pure supposition fictionnelle. Coïncidence ? Ces mêmes tableaux, attribués et déclarés authentiques par des experts émérites, analysés par de prestigieux laboratoires, appartenaient tous à un certain G. Ruffini qui, lui-même, ressemblait étrangement à Giordano, le faussaire du roman.
À partir de là, fiction et réalité se mêlèrent : « Et si ce roman disait vrai ? Et si ces tableaux, prétendument authentiques et attribués, étaient réellement des faux ? » Pensèrent un certain nombre de personnes.